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La SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE MÉDECINE DE CATASTROPHE

Elle a été fondée en 1983 par ceux qui, deux ans auparavant, avaient mis en place pour la première fois en France et en Europe, un enseignement universitaire de médecine de catastrophe.

La Société Française de Médecine de Catastrophe (SFMC) a pour objectif de réunir au sein d’une société savante tous ceux qui sont concernés par la prévention et la gestion des catastrophes, des urgences collectives et des situations sanitaires exceptionnelles : acteurs de terrain, responsables administratifs et techniques, compétences et bonnes volontés venant d’horizons divers.

La SFMC regroupe aujourd’hui des membres français et étrangers, médecins, paramédicaux, pharmaciens, vétérinaires, personnels des services de secours, administrateurs de santé, personnels des collectivités, responsables de services de sécurité et de prévention, membres d’associations concernées. Elle s’est ouverte à l’international, admettant particulièrement des membres étrangers, le plus souvent francophones.

Depuis plus de quarante ans, par ses écrits et ses travaux, ses colloques et réunions, qui sont autant d’occasions d’échanges d’expériences et de savoir-faire, de recherches et d’acquisitions techniques, la SFMC a contribué à l’affirmation du concept de médecine de catastrophe tant en France qu’à l’étranger.

Elle publie quatre fois l’an, chez Elsevier, la Revue de médecine de catastrophe, organe officiel de la société. Elle active un site WEB (www.sfmc.eu). Elle y dispose d’une base de données dans le domaine de la médecine de catastrophe et SSE, réservée aux adhérents.

Sa devise : « Ne pas prévoir, c’est déjà gémir »

Léonard de Vinci

 

Pour rejoindre la SFMC et devenir membre : https://www.sfmc.eu/adhesion/

Société Française de Médecine de Catastrophe – 1, place Alphonse-Laveran, 75230 Paris Cedex 05

Web : https://www.sfmc.eu/ Tél : 06 43 26 81 51

Préface

Le succès de la première édition traduite en anglais, en espagnol et en portugais, la nécessité de retirages successifs, ont justifié de cette 3e édition actualisée et augmentée du Vademecum de médecine de catastrophe et SSE.

Aux risques naturels et technologiques, aux SSE se sont ajoutés les agressions dont l’homme est responsable directement : attentats, mass shooting, ou indirectement : vagues de chaleurs, cyclones, inondations et les conflits armés présents sur tous les continents, y compris en Europe. Depuis le premier tirage, la pandémie CoViD a ajouté, après Ebola et les épidémies aviaires, un risque biologique majeur au cortège NRC.

La médecine de catastrophe et de SSE s’est également enrichie d’une dimension de prévention opérationnelle par un effort logistique actualisé et une prise en charge élargie des populations victimes. 50 questions ne suffisent pas à couvrir le panel de la médecine de catastrophe et de SSE mais l’équipe rédactionnelle de la SFMC a retenu les 50 points essentiels et pratiques les plus importants.

Ce sont les retours d’expérience (RetEx) notamment exploités par la SFMC lors des sessions qu’elle organise et publie qui, par leur stratification, constituent l’essentiel du corpus de la médecine de catastrophe et de SSE. La médecine française s’est rendue célèbre par une réponse médicale rapide sur le terrain, somatique et psychique, aux urgences quotidiennes et à celles générées par les situations de catastrophes et sanitaires exceptionnelles. Des équipes ont été envoyées en Iran, au Liban, au Sri Lanka, à Mexico, au Pakistan, à Haïti, en Turquie, au Maroc, à Saint Martin, en Ukraine, à Mayotte accumulant expérience et savoir-faire.

Anticipation par la formation et la planification, organisation raisonnée et hiérarchisée des secours et soins d’urgence, logistique nécessaire à l’engagement sur le terrain comme à l’hôpital forment le trépied solide de la médecine de catastrophe.

L’actualité malheureusement toujours prégnante a obligé à renforcer la réserve de personnels de santé civils par une chaîne d’approvisionnement dédiée aux soins, en kits projetables, à mieux gérer des évacuations sanitaires longue distance par voie aérienne, notamment au bénéfice des 12 territoires français d’outre-mer exposés aux risques naturels. Ce guide résume quelques points majeurs de l’expertise française : comment planifier et répondre à des événements prévisibles/inattendus à fort effet déstabilisateur sur les populations civiles.

Les auteurs, experts civils et militaires, ont écrit ce guide pour les décideurs comme pour les intervenants sur le terrain. Son but est de partager le savoir et les procédures d’intervention afin de promouvoir une coopération et une interopérabilité en France, en Europe comme dans le monde entier.

Au format de poche, ce guide est voulu comme un outil familier pour tous ceux qui sont exposés à intervenir lors d’une catastrophe ou d’une situation sanitaire exceptionnelle. Les lecteurs sont invités à manifester leurs critiques et remarques en nous adressant un courriel sur notre site www.sfmc.eu.

« Les crises sont des choses qui arrivent régulièrement. Le grand avantage, c’est qu’en général, on en sort renforcé ». Jacques CHIRAC

Dr Catherine BERTRAND Présidente de la SFMC
Dr Henri F. JULIEN
 Past-président

Liste des auteurs et remerciements

Jean-Pierre AUFFRAY

Professeur des universités émérite, Aix-Marseille-Universités, Marseille.

Kilian BERTHO

Médecin en chef, réserviste de la Division Santé, BSPP.

Catherine BERTRAND

Praticien hospitalier, CESU 94, UPEC, CHU Henri-Mondor AP-HP, Créteil.

Humbert BOISSEAUX

Médecin-général, Professeur agrégé du Val de Grâce, Paris.

Arnaud BOURDÉ

Praticien Hospitalier Honoraire, ancien chef de service du SAMU 974.

Jean-Pierre CARPENTIER

Médecin-général, Professeur agrégé du Val de Grâce, Marseille.

Nicolas CAZES

Médecin adjoint, Service des urgences, HNIA Laveran, Marseille.

Hélène COIGNARD

Médecin urgentiste et expert REB, mission COREB nationale AP-HP.

Xavier COMBES

Professeur des Universités, SAMU de Gironde (33), CHU de Bordeaux.

Agnès DELAVAL

Ingénieure en risques sanitaires NRBC-E, IADE, Référent SSE. APHParis

Pedro Do MONTE

Cadre supérieur de santé référent NRBC-SSE Z, Def.SAMU 974.

Emmanuelle FONTAINE

Médecin Principal, Service de réanimation de l’HIA St Anne de Toulon.

Bertrand GUIHARD

PU associé, Directeur médical du CESU 31, CHU de Toulouse.

Bertrand GUIDET

PUPH émérite de Médecine intensive réanimation, Sorbonne université.

Matthieu HEIDET

PH. SAMU 94 et Urgences, CHU Henri-Mondor AP-HP, Créteil.

Francis HUOT-MARCHAND

Médecin-colonel SP, Enseignant de méd.cata., Université de Nancy.

Magali JEANTEUR

Médecin commandant SP., Référent INSARAG, Assoc. Soignants des iles.

Henri JULIEN

Médecin-général, Président de la SFMC, Académie de médecine.

Matthieu LANGLOIS

Past médecin chef du RAID – Prat. attaché, CH de montagne de Bourg St Maurice.

Éric LECARPENTIER

Praticien hospitalier, Dir SAMU 94, CHU Henri-Mondor AP-HP, Créteil.

Jean-Michel PEREIRA

Praticien hospitalier, SAMU 94, CHU Henri-Mondor AP-HP, Créteil.

Bertrand PRUNET

Médecin en chef, Pr agrégé du Val de Grâce, Ex Médecin chef BSPP.

René NOTO

Médecin-général, Pt émérite de la SFMC, Le Teil.

Patrick PORTECOP

PU associé, Chef de service du SAMU 971, CHU de Pointe à Pitre.

Bertrand PRUNET

Pr Agrégé du Val de Grâce, Chef serv. Anesthésie-Réa, CH Princesse Grace, Monaco.

Matthieu RAUX

Professeur des Universités – Praticien Hospitalier, AP.Sorbonne Université.

Claude RENAUDEAU

Pharmacien-général, Professeur agrégé du Val de Grâce, Paris.

Anna RIBERA-CANO

Prat Hospitalier, Pédiatre, responsable du SMUR pédiatrique 31, SAMU 31.

Alain RISSETTO

Dir. de l’urgence et des opérations de secours, Croix-Rouge Fse, Paris

Luc RONCHI

Médecin anesthésiste-réanimateur, SFMC, Paris.

David SERRANO

PH SAMU 974 CHU de la Réunion, St Denis de la Réunion.

François SOUPIZET

Praticien Hospitalier, SAMU 94, CHU Henri-Mondor AP-HP, Créteil.

Stéphane TRAVERS

Professeur agrégé du Val de Grâce, Médecin chef de la BSPP.

Benoît VIVIEN

Professeur des Universités, SAMU de Paris, CHU Necker AP-HP Paris.

Avertissements

La médecine de catastrophe, héritière de la médecine de guerre, a été pratiquée, enseignée, officialisée en France depuis 40 ans.

Son enseignement universitaire a appliqué et complété la médecine d’urgence pré-hospitalière née en France dès 1965, aux spécificités de la catastrophe bien définies aujourd’hui.

Quelles sont les principales caractéristiques des stratégies, des tactiques, des techniques à mettre en oeuvre dans les situations d’agressions collectives que sont les catastrophes ?

Dans sa pratique au cours des 20 dernières années plusieurs équipes médicales ont pu, y compris en territoire étranger, mettre en pratique les leçons de cet enseignement.

Cette expérience opérationnelle doit être prise en compte par l’ensemble des acteurs de secours susceptibles d’intervenir.

Or ces acteurs de secours potentiels sont les acteurs du « quotidien » qui interviennent dans un cadre très normatif : à tout tableau clinique correspond un protocole précis. Sur le terrain comme au service d’urgence, les actes sont normalisés.

Lors d’une catastrophe importante il y a changement de paradigme : le « rapport des forces » entre les conséquences de la catastrophe et les moyens immédiatement disponibles n’est plus en faveur d’une intervention « comme d’habitude » :

  • Le nombre de victimes est important, les pathologies observées sont inhabituelles, les moyens disponibles tant au plan quantitatif que qualitatif ne sont plus ceux du contexte quotidien ;
  • Les équipes médicales qui vont intervenir ne peuvent pas compter sur le support logistique quotidien, les conditions ergonomiques de la pratique courante ; le climat émotionnel n’est pas le même.
  • Dans ces conditions, les médecins doivent intégrer les conséquences de ce contexte inhabituel. Citons quelques exemples de réactions inappropriées :
  • L’absence du triage avec toutes ses conséquences sur l’évolution de la chaîne thérapeutique ;
  • L’acharnement sur un patient en urgence dépassée alors qu’à quelques mètres d’autres patients devraient bénéficier de gestes urgents salvateurs ;
  • L’usage des matériels et des médicaments comme en pratique courante alors que l’on ignore si les renforts matériels arriveront dans des délais raisonnables ;
  • La méconnaissance des traitements adaptés aux tableaux spécifiques rencontrés dans ces circonstances.

Ainsi se justifie l’intérêt du vade-mecum que l’on peut consulter dès le trajet vers l’intervention :

  • Pour ces situations quelle sera la dominante lésionnelle ?
  • Pour ces lésions inhabituelles quelle est la cinétique évolutive ?
  • Devant ces tableaux cliniques quelle est la conduite prescrite en situation de catastrophe ?
  • Pour ces lésions et dans ces situations quelles sont les attitudes thérapeutiques inadéquates ?
  • Le Vademecum s’impose alors car il est issu de l’expérience collective mise au service d’une équipe médicale qui se trouve en situation d’exception autant par la nature des lésions, leur gravité, que par le nombre de victimes. Puisse-t-il contribuer à diffuser un savoir-faire aujourd’hui validé et ainsi à sauver des vies, atténuer des souffrances.

Médecin général (2s) René Noto,

Président émérite et membre fondateur de la SFMC.