Les concentrations de milliers de personnes, prévues ou improvisées exposent à des risques graves du fait d’évènements intercurrents ou de mouvements de foules intempestifs.
Programmés, les grands rassemblements, de plus de 5 000 personnes, font l’objet d’une déclaration d’autorisation administrative et d’un dispositif de secours. Obligatoire à partir de 1 500 lorsqu’ils sont à but lucratif, sportif ou culturel.
La sécurisation générale et médicale vise la prise en charge de pathologies individuelles quotidiennes, généralement par des structures privées, et des situations inopinées d’urgences collectives et de catastrophe par les services publics.
L’organisation de la sécurisation répond à des normes opposables : les dispositifs prévisionnels de secours (DPS)¹.
Prise en charge des risques quotidiens :
Les facteurs de risque sont connus :
• profil du public : son nombre, sa densité (individus par m2), son type (âge, handicap), son activité pendant le rassemblement (sport, défilé politique, messe…) ;
• caractéristiques du rassemblement : durée, étendue, station debout ou assise ;
• facteurs environnementaux : indoor ou en extérieur, météorologie (chaleur, ensoleillement, orage), obscurité ;
• topographie des lieux : bordure de mer ou de fleuve, terrain accidenté ;
• capacité et délais d’intervention des secours publics, installation ou non d’un Dispositif Prévisionnel de Secours (DPS) pour le risque quotidien et de type catastrophe.
Le nombre d’intervenants secouristes pour le dispositif prévisionnel de secours est calculé en fonction :
• de l’effectif du public attendu ;
• de son comportement : spectateurs assis ou passifs, public actif debout déambulant, dynamique, sportif ou festif ;
• de l’environnement topographique et de l’accessibilité : distance du brancardage, à plat ou sur terrain en pente, sans ou avec difficultés de progression ;
• du délai d’intervention des secours publics appelés en renfort.
Le niveau de médicalisation a fait l’objet de recommandations : une équipe médicale formée à l’urgence pour 5 000 à 10 000 personnes à moduler selon les risques encourus².
Prévoir l’aléa catastrophique :
Le grand rassemblement peut tourner à la catastrophe :
• bousculades ou mouvements de foule qui exposent à un piétinement des moins rapides et moins forts, à un étouffement dès lors que la progression se heurte à un obstacle (étranglement, barrière fixe) ;
• feux et incendies, effondrements de structures, actes terroristes…
Cette éventualité doit être anticipée par le déploiement d’un détachement avancé des services publics concernés (police, sapeurs-pompiers, personnels de santé des SAMU) constituant un Poste de commandement si nécessaire³, déploiement de moyens logistiques (PMA, PSM, Chaînes de décontamination).
Le volume, la nature et le lieu d’implantation sont raisonnés : à proximité mais à l’extérieur du rassemblement, en sécurité avec des accès protégés, en liaison avec les bases arrières pour une alerte immédiate et une gestion optimale de l’urgence collective).
Enfin, il doit être doté de moyens pour faire face aux éventuelles urgences collectives.
• Reconnaître les regroupements organisés dépassant 1 500 personnes et nécessitant une déclaration préalable en préfecture ou mairie ;
• Intégrer une Association Agréée de Sécurité Civile (AASC) pour la mise en place du dispositif prévisionnel de secours et si besoin une société médicale évènementielle pour participer à la médicalisation d’un événement soumis à déclaration préalable. Travailler en binôme ;
• Se doter d’un moyen de transmission sécurisé, performant (les relais locaux des smartphones sont
généralement saturés en cas d’urgence collective) ;
• Prévoir la survenue d’un événement catastrophique intercurrent (terrorisme, accident…), ne pas situer le point médical au centre de la foule mais en sécurité en périphérie avec accès protégé si possible ;
• Se signaler auprès des responsables de secours publics déployés sur le terrain ;
• Se doter des matériels de secours et de soins nécessaires, disposés dans des contenants portables (sac à dos) ;
• Prévenir les autorités et transmettre un premier bilan si survenue d’un événement catastrophique inopiné ;
• Préparer l’arrivée et la montée en puissance des moyens publics. Se comporter comme un pré-DSM.