Sauramps

Poste Sanitaire Mobile (PSM)

Catherine BERTRAND, Eric LECARPENTIER, François SOUPIZET

Concept des lots PSM en quelques dates :

  • Années 30 : lots de « défense passive » ;
  • Années 50 : Postes de secours mobile (basés sur le secourisme) ;
  • Années 80-90 : doctrine de pré-positionnement de lots médicaux et création des PSM actuels ;
  • 2003 : création de la Plateforme Logistique Nationale (PLN) et du PSM3 ;
  • 2016-2017 : création des PSM pédiatriques, ajout d’une malle antidote par lot polyvalent ;
  • 2018 : création des PSM DOM.


Doctrine d’emploi :

Renforcer, lors de SSE (prévisionnelle ou opérationnelle), en tout point du territoire, l’aide médicale urgente avec l’apport de médicaments, de dispositifs médicaux et de matériels pour la réalisation de soins spécialisés.

Composition d’un PSM 2 :

La dotation comprend plus de 200 références pharmaceutiques et dispositifs médicaux. La répartition du contenu dans les malles est pensée de façon à constituer:

  • 4 lots fonctionnels (= lots polyvalents, de composition identique et nommés A, B, C et D), d’une capacité
    théorique de 25 victimes ;
  • 2 lots principaux (de composition identique et nommés 1 et 2), permettant de prendre en charge 200
    victimes/lot principal.

Maintenance :

S’agissant d’une dotation, c’est à l’établissement de santé (ES) dépositaire d’en assurer la maintenance et le renouvellement. Le pharmacien de l’ES a la charge de maintenir ces lots (péremptions, recyclage interne à l’ES, conditions de stockage).

L’ES reçoit un financement annuel spécifique pour l’entretien du PSM 2 (MIG O03 « Acquisition et maintenance des moyens zonaux pour faire face aux SSE »).

Cas particulier de la PLN localisée au sein du GHU H. Mondor :

  • Objectif : renfort de l’Aide Médicale Urgente (AMU) en cas de situation catastrophique majeure en tout point du territoire (métropole ou outre-mer) ou à l’étranger.
  • Disponibilité H24, 365 jours/an.
  • Autonomie prévue avec groupes électrogènes, radio-communications, tentes…
  • Gestion par du personnel dédié au sein d’une unité fonctionnelle.
  • Le PSM 3 (= PSM 2 sans malle antidote) est la propriété du ministère de la santé et est administré par SpF (Santé publique France).
  • La mobilisation du PSM 3 se fait à la demande du ministère sous couvert de SpF.
  • RETEX : Pakistan, Bande de Gaza, Haïti, Cameroun, Antilles, Mayotte, Syrie, Crise COVID 19…

Fonctionnalités :

  • Les modalités de mobilisation sont déterminées dans le plan zonal de mobilisation, déclinées et mises en oeuvre par l’ARS de zone.
  • Le contenu des malles est uniforme au plan national avec un système de numérotation et un logiciel identique géré par les pharmaciens (SIGeSSE).
  • Une visibilité des PSM va être intégrée à SI-ORSAN.
  • Les lots PSM peuvent servir de renfort à l’établissement de santé ou être externalisés pour toute SSE dans la zone de défense, dans une autre zone, en temps réel ou en version planifiée pour la couverture d’un événement rassemblant des foules.
  • Dans sa composition, le lot polyvalent d’un PSM 2 = PSM 1.
  • Le PSM pédiatrique comprend 11 « malles PSM » et peut prendre en charge 25 victimes de 1 à 10 ans.
  • Les PSM DOM (situés en Martinique, Guadeloupe, Guyane, La Réunion et Mayotte) renforcent l’AMU ultra-marine (possibilité de projection à l’étranger) avec une composition adaptée aux contraintes de ces zones.
  • Les malles sont robustes, identiques à celles de l’armée française, conçues pour être empilées et portées facilement par deux personnes.
  • Le colisage (poids / volume) est connu à l’avance.


Autorité :

  • Responsabilité : directeur de l’ES, Chef de Service – Directeur médical du SAMU :
  • Responsabilité pharmaceutique : sous la responsabilité du pharmacien gérant de la PUI (Pharmacie à
    usage interne) de l’ES.
  • Déclenchement :
    • Directeur du SAMU pour le niveau départemental ;•
    •ARS et préfet de zone de défense pour le niveau zonal ;
    •SpF sous l’autorité du Centre de Crises Sanitaires (événement national).
  • Une commission nationale (constituée de médecins, pharmaciens et logisticiens) se réunit régulièrement
    pour définir et adapter le contenu aux bonnes pratiques médicales.

Recommandations lors du départ des PSM :

  • Lors d’une mobilisation, les malles ne peuvent sortir que palettisées.
  • Un logiciel de traçabilité recueille les températures, l’hygrométrie, le numéro du clip de sécurité de chaque malle.
  • Les stupéfiants sont mobilisés avec une ordonnance et ne peuvent quitter le territoire national qu’avec une autorisation d’export délivrée par l’ANSM (tout comme les psychotropes).
  • Certains médicaments nécessitent des caisses isothermes.
  • Le transfert à l’étranger nécessite de connaitre le volume, le poids, le coût des malles et un listing rédigé en anglais pour les formalités douanières et sanitaires internationales.
  • Les fiches de données de sécurité (FDS) des médicaments aux propriétés « inflammables »


Formation des personnels SAMU :

  • Indispensable et se fait lors des exercices de la capacité de médecine de catastrophe, des exercices zonaux, des exercices des diplômes universitaires (diplôme d’expertise dans la gestion des interventions pour urgence sanitaire).
  • Les RETEX montrent qu’il faut porter attention à l’organisation du déploiement de matériel lors de l’utilisation. L’idéal est d’avoir un « lot d’exercice ».


Mobilisation du PSM :

La mobilisation du PSM nécessite :

  • Un camion poids lourd pour la mobilisation complète – privilégier un camion à température dirigée, avec un hayon de chargement ;
  • Une camionnette ou remorque pour la mobilisation d’un lot polyvalent.

Remarque : le poids et volume d’un lot polyvalent est compatible avec un transport en hélicoptère (EC135 ou EC145).