Le nombre des accidentés de la route a considérablement diminué malgré l’augmentation du trafic¹. Il persiste des situations difficiles impliquant un nombre de victimes dépassant les capacités habituelles et/ ou lorsque les conditions d’accessibilité ou d’extraction des victimes sont compromises.
Les accidents de transports collectifs de tourisme représentent le modèle type d’une catastrophe à effet limité (CEL) qui fait basculer la médecine d’urgence du quotidien en situation d’exception. Ces accidents surviennent sur les autoroutes, dans des zones rurales ou montagneuses. Ils sont souvent en relation avec de mauvaises conditions météorologiques, un réseau routier difficile, aggravés par l’intrication de poids lourds ou de véhicules de transport en commun. Ce qui contribue à retarder et compliquer l’action des secours.
Avec des bilans pouvant atteindre des dizaines de morts, ils restent très marquants, la présence d’enfants
majorant le caractère émotionnel.
L’accident de la circulation est un événement violent et brutal.
Certaines circonstances compliquent l’action des secours :
• de mauvaises conditions météorologiques : brouillard, pluie, neige et verglas qui vont retarder l’arrivée des secours, les compliquer ;
• des situations géographiques difficiles : routes de montagne, tunnel, rase campagne, voire autoroute avec rétention de véhicules ;
• le mélange de véhicules de tourismes aux tôles légères, avec des véhicules PL ou TC avec tôles épaisses qui nécessitent du matériel de désincarcération spécial ;
• à partir des hydrocarbures transportés (VL ou PL) mis à feu avec début d’incendie, voire explosions.
Les moyens nécessaires doivent être engagés très précocement.
Les accès libres et possibles, les zones de concentration des moyens, l’endroit de déploiement du PMA, la zone de poser des hélicoptères sont autant d’éléments d’information que le premier personnel de santé sur les lieux pourra transmettre aux autorités déjà présentes et aux centres de réception des appels.
L’action des secours est nécessairement pluridisciplinaire : rétablir la sécurité (police), premiers secours, désincarcération et lutte contre le feu (sapeurs-pompiers), soins sur le terrain, évacuation et hospitalisation (personnels de santé).
Toute équipe médicalisée doit d’abord évaluer rapidement les caractéristiques de l’accident, le nombre approximatif de victimes, reconnaître les blessés nécessitant des soins immédiats (triage), contrôler les hémorragies extériorisées.
La première urgence est l’identification des blessés relevant d’une hémostase locale puis chirurgicale.
Pour ces blessés, la mortalité est strictement temps-dépendante entre le traumatisme initial et l’accès à une structure d’imagerie puis de chirurgie d’hémostase².
L’accueil dans les structures hospitalières doit être anticipé. Celles-ci doivent être rapidement identifiées et prévenues.
• Premier médecin sur les lieux, demander le déclenchement du plan NoVi dès son arrivée et donner
confirmation de l’accident collectif ;
• Assurer les fonctions de DSM provisoire3, pré-DSM. Prendre le temps nécessaire à une vision globale
et objective, avant de réaliser tout soin.
Ce travail de reconnaissance sera réalisé en concertation avec le premier commandant des opérations
de secours (COS) ;
• Transmettre ces informations à la régulation médicale.
• Les rôles de DSM et COS seront rapidement délégués aux personnels les plus expérimentés et formés
si nécessaire ;
• Assurer la reconnaissance des blessés et le triage. Les plus graves (hémorragiques, chirurgicaux)
bénéficieront d’une évacuation rapide, directe vers des structures chirurgicales disponibles et prévenues.
Les autres victimes recevront des soins dispensés à l’abri du PMA rapidement déployé, avant
évacuation régulée, par tous moyens routiers ou héliportés ;
• Déclencher les procédures hospitalières dédiées organisant l’accueil hospitalier, plan d’afflux massif de
victimes (AMaVi) notamment ;
• Réguler les places d’accueil pour éviter la saturation des plateaux d’imagerie et de chirurgie.
• Mobiliser la cellule d’urgence médico-psychologique (CUMP).