Le contexte est varié : guerre nucléaire, accident sur un site industriel, accident de transport, acte terroriste, perte d’une source radiologique scellée. Il existe des plans pré-établis (situation planifiée, situation d’urgence, situation post-accidentelle) à destination des populations et des services de secours concernés.
Le risque RAD ne génère pas (sauf en cas d’irradiation massive) de symptomatologie immédiate pouvant alerter.
Chez les victimes, des lésions traumatiques associées (explosion, attentat) sont possibles et vont interférer avec la prise en charge.
La protection de l’ensemble des intervenants durant toute la durée de la procédure de secours et de soins
est impérative.
Les conséquences d’un événement (RAD) sont très variables, de l’explosion d’une centrale nucléaire (Tchernobyl, Fukushima) à la constatation de lésions cutanéo-musculaires plus ou moins profondes au sein d’une population sur une superficie cutanée de faible superficie (source de radiothérapie abandonnée dans une décharge au Brésil, découpée par des ferrailleurs et revendue comme métal).
Les agents radioactifs rencontrés le plus probablement sont les isotopes radio-actifs de l’iode et du césium ainsi que certains actinides (uranium, americium, plutonium).
L’irradiation est l’agent vulnérant. Elle a une action cytotoxique. La sensibilité des tissus est variable (les cellules hématopoïétiques et cérébrales y sont particulièrement sensibles). Elle affecte la structure cellulaire (nécrose) et l’ADN du noyau (apparition à plus ou moins long terme de cancers radio-induits). L’irradiation n’est pas « contagieuse », elle ne se transmet pas. La quantification de l’irradiation relève de techniques spécialisées, rarement praticables en contexte aigu hors accident industriel.
La contamination est due à la présence de micro-particules radioactives émises lors de l’événement causal, particules qui se fixeront sur divers supports (cheveux, peau, muqueuses) et constitueront autant de micro-sources d’irradiation engendrant les mêmes effets qu’une éventuelle irradiation initiale.
On peut être contaminé à grande distance d’un événement nucléaire ou radiologique (RD) (consommation de végétaux ou d’animaux eux-mêmes contaminés par un nuage radioactif poussé par le vent comme lors de l’accident de Tcher nobyl). La contamination est transmissible, notamment de victime à sauveteur en l’absence de précautions. La recherche de contamination s’effectue au moyen d’un radiamètre couplé à une sonde externe détectant le rayonnement émis par les particules contaminantes présentes sur les vêtements ou la peau du sujet contaminé. Il s’agit ici d’une détection (donnant l’alerte) sans quantification
La procédure de décontamination doit respecter quatre impératifs :
• Ne pas surcontaminer la victime (procédure de déshabillage strictement appliquée) ;
• Ne pas transformer une contamination externe en contamination interne (ni alimentation ni boisson avant décontamination effectuée et vérifiée, barrière respiratoire par masque filtrant durant la procédure) ;
• Ne pas disperser la contamination dans l’environnement (gestion stricte des effluents) ;
• Ne pas contaminer les intervenants (tenue de protection).
Le constat d’une détresse vitale doit évoquer la présence d’une ou plusieurs lésions associées d’origine traumatique. Contrairement à une intoxication d’origine chimique (neurotoxiques, cyanés), une contamination radioactive ne peut expliquer à elle seule une détresse circulatoire ou respiratoire. La survenue d’une telle détresse doit faire penser à une atteinte traumatique associée.
possible.
• Y penser lorsque les circonstances peuvent le laisser présumer, et attendre les résultats de l’intervention des unités spécialisées si doute ;
• Travailler en tenue de protection de type tenue TLD ;
• Vaporiser de l’eau sur les vêtements et la surface cutanée à l’air libre, afin de fixer la contamination et faire porter sans délai aux victimes un masque respiratoire en prévention d’une contamination interne par voie pulmonaire, prohiber toute boisson, alimentation, cigarette ;
• Ne pas négliger l’examen clinique qui, associé aux circonstances de survenue de l’accident, pourra déboucher sur le constat d’une urgence chirurgicale vitale ou absolue ;
• Faire procéder au déshabillage des victimes en suivant une technique (mise en place d’une charlotte, repli par enroulement des vêtements) ne diffusant pas la contamination ;
• Rincer les plaies avec une solution de DTPA, puis les emballer ;
• Faire passer les victimes en chaîne de décontamination, à l’exception des extrêmes urgences chirurgicales qui seront adressées, après contact préalable, directement au service receveur, victime transportée sous double emballage vinyle. L’urgence médico-chirurgicale va primer. La victime sera transportée
dans un double emballage vinyle afin de l’isoler de son environnement durant le transport et lors de son admission. L’information de l’établissement receveur lui permet de prendre toutes mesures propres à éviter de disperser la contamination lors de l’hospitalisation ;
• Faire prélever une numération-formule sanguine à chaque victime (valeur pronostique de la pente de décroissance des lymphocytes).